Activité physique et santé

Dernière mise à jour : 23/07/2015
Table des matières

    Les bienfaits de l'activité physique pour la santé et la qualité de vie sont connus depuis des siècles. Dès l'antiquité, le philosophe Platon remarquait : « Chez l'homme, le manque d'activité physique détruit la bonne condition, alors que le mouvement et l'exercice physique méthodique la préservent. » Les directives actuelles de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) montrent que cette idée de Platon est toujours d'actualité puisqu'elles encouragent tout le monde, indépendamment de l'âge ou de la capacité, a pratiquer une activité physique régulière afin de garantir le bon développment du corps et le maintien de la santé physique et mentale tout au long de la vie. 1

    Toutefois, ce n'est que relativement récemment que le manque d'activité physique est devenu une préoccupation de santé publique. Cela s'explique en grande partie par le fait que la vie quotidienne exige un niveau d'activité physique moindre que par le passé. En effet, les véhicules, les machines et la technologie effectuent désormais les tâches qui demandaient autrefois un effort physique. 2,3 Les recherches montrent que le niveau général d’activité physique a fortement baissé dans les pays à revenu élevé au cours des 40 dernières années, et que les pays à revenu intermédiaire — et même ceux à faible revenu — devraient suivre cette tendance.2 Selon les estimations de l’OMS, 35 % des Européens n’atteignent pas le niveau minimum d’activité physique recommandé pour la santé, 2,3  et ce phénomène devrait s’accentuer non seulement en Europe, mais dans nombre de pays du monde entier.2 

    Maintenant que nous comprenons mieux l’effet de l’inactivité sur la santé, 5 nous reconnaissons que l’inactivité physique est aujourd’hui le quatrième facteur de risque de mortalité à l’échelle mondiale, après l’hypertension, le tabagisme et l’hyperglycémie et juste devant le surpoids et l’obésité.1 En outre, la charge de morbidité imputable à l’inactivité physique ne fait pas seulement souffrir les victimes, leurs familles et leurs amis, mais met aussi les systèmes de santé à rude épreuve et entraîne une perte de productivité en raison des arrêts maladie. Selon les estimations, l’inactivité physique coûterait entre 150 et 300 euros par citoyen et par an en Europe.6 L’activité physique est par conséquent considérée comme une priorité en matière de promotion de la santé.7,8 À la lumière de ces considérations, cette étude de l’EUFIC commencera par définir l’activité physique, abordera les liens entre l’activité physique et la santé, puis présentera des recommandations et les niveaux actuels d’activité physique, avant d’évoquer les aspects économiques et d’autres dimensions de la progression de l’inactivité dans le monde.

    1. Activité physique

    On appelle activité physique tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui demande une dépense d’énergie. Cette définition recouvre les activités effectuées dans le cadre du travail, du jeu, des tâches ménagères, des déplacements et des loisirs. Soulever et porter une charge, marcher, faire du vélo, monter les escaliers, faire le ménage, faire les courses, danser et jardiner sont des exemples d’activités physiques1. Le Compendium des activités physiques est utilisé pour estimer l’intensité métabolique d’une activité par rapport à l’état de repos.9 Les équivalents métaboliques (Metabolic Equivalent of Task, MET) permettent de classer les activités en différentes catégories : les comportements sédentaires (par ex., travail de bureau, regarder la télévision), les activités d’intensité légère (faire les courses, marcher lentement), les activités d’intensité modérée (tondre la pelouse, faire du vélo lentement) ou les activités d’intensité soutenue (faire du vélo à vive allure, faire du jogging). Les annexes 1 et 2 proposent une définition et une classification des activités physiques, assorties d’exemples et de précisions complémentaires. De plus, le corps humain est conçu pour le mouvement et ses principaux systèmes, notamment les systèmes squelettique, musculaire, métabolique, circulatoire, digestif et endocrinien, ne peuvent se développer et fonctionner correctement que s’ils sont stimulés par une activité physique fréquente. À ce titre, l’activité physique a un effet préventif et thérapeutique sur plusieurs maladies et pathologies, et elle contribue à la qualité de vie de plusieurs manières.1,10,11,12,13 Voir également la section 5 sur l’activité physique et la santé. 

    2. Recommandations en matière d’activité physique 

    2.1 Contexte 

    Le plan d’action mondial de l’OMS pour la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles est essentiellement axé sur la prévention et la prise en charge des maladies cardiaques, du cancer, des maladies respiratoires et du diabète, qui sont les causes principales des problèmes de santé et des décès prématurés en Europe et dans le monde entier.7 L’inactivité physique est identifiée comme un facteur de risque modifiable courant de ces maladies, aux côtés du tabagisme, d’une mauvaise alimentation et de l’abus d’alcool. Les recommandations (relatives à l’activité physique) doivent s’appuyer sur la science et la plupart des travaux de recherche menés dans ce domaine se sont focalisés sur la quantité et le type d’activité physique nécessaires pour rester en bonne santé. Ils ont été réunis et minutieusement examinés par un certain nombre d’autorités de santé.6,14,15 Dans l’ensemble, on observe une relation dose-effet très claire entre le niveau d’activité physique et ses bienfaits pour la santé : plus une personne est active en termes de fréquence, d’intensité ou de durée de l’activité, plus les effets positifs sur la santé sont importants. Le risque de mourir prématurément est plus faible (d’environ 30 %) chez les personnes les plus actives physiquement que chez les moins actives,16 comme le montre la figure 1. Il décroît à mesure que la quantité d’activité physique hebdomadaire augmente. Il importe de noter que l’on enregistre la plus grande réduction de ce risque lorsque des personnes très inactives, qui font 30 minutes ou moins d’activités récréatives par semaine, commencent à mener un mode de vie un peu plus actif,16 ce qui laisse penser que toute augmentation de l’activité physique, même si elle est très modeste, entraîne une amélioration de la santé. Les effets bénéfiques de l’augmentation de l’activité physique régulière ont été constatés indépendamment de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique ou du statut pondéral de la personne concernée.14 

    Figure 1. Le risque de décès prématuré baisse à mesure que l’activité physique augmente.11

    Le risque de décès prématuré diminue en devenant physiquement actif

    Les premières recherches sur la santé cardio-respiratoire, qui implique le cœur, les poumons et les vaisseaux sanguins, laissaient penser que seule une activité aérobie ou d’endurance soutenue comme la course à pied ou la natation rapide avait un effet positif sur ces systèmes.17 Toutefois, ces opinions ont changé lorsque l’on a constaté que marcher ne serait-ce que 150 minutes par semaine apportait des bénéfices considérables pour la santé cardiaque et la circulation sanguine, en réduisant l’incidence des maladies cardiaques et la pression artérielle et en améliorant le profil lipidique sanguin.18,19 Des recherches plus récentes menées sur les hommes20 et les femmes21 sont venues étayer cette conclusion. De même, des études ont constaté que les personnes qui pratiquent une activité physique régulière et modérée d’environ 150 minutes par semaine ont un taux réduit de diabète de type 2 ou des taux de glycémie plus faibles que celles qui sont moins actives.14,22,23 En outre, il semble qu’une courte séance d’exercice soit aussi efficace qu’un épisode d’activité plus long.24 En ce qui concerne la santé musculo-squelettique, les exercices avec mise en charge ou contre résistance, par exemple l’entraînement avec des poids, le saut, le saut à la corde et l’utilisation des équipements d’aires de jeu, sont essentiels pour accroître et entretenir la densité osseuse et la force musculaire. Il existe une corrélation positive entre le bon état du système musculo-squelettique et la santé osseuse, l’amélioration de l’équilibre, l’indépendance fonctionnelle, la réduction du risque de chute et de blessure chez les personnes âgées, une meilleure mobilité, le bien-être psychologique et une meilleure qualité de vie en général.25 Une relation dose-effet a également été constatée ici, les effets bénéfiques sur la santé croissant avec l’augmentation de l’activité musculo-squelettique.15 

    2.2 Les recommandations 

    Les recommandations actuelles de l’OMS (2010)1, de l’Union européenne (2008)10 et des États-Unis (2008)11 sur le niveau d’activité physique requis pour rester en bonne santé sont similaires. Le tableau 1 propose une synthèse des recommandations de l’OMS et l’annexe 3 en donne une présentation complète. Il y a des recommandations spécifiques pour les différentes tranches d’âge. 

    ​​Adultes : Les données montrent que le niveau d’activité physique habituelle recommandé pour les adultes, indépendamment de l’âge, du sexe ou de l’origine ethnique, protège contre les maladies cardiaques et le diabète et améliore la santé musculo-squelettique et psychologique. De plus, le niveau choisi est réaliste et réalisable pour la majorité des sujets, et il est peu susceptible de causer des blessures musculo-squelettiques. Le niveau recommandé équivaut à pratiquer une activité modérée pendant 30 minutes, cinq jours par semaine. En outre, on sait maintenant qu’il n’est pas nécessaire d’être actif pendant 30 minutes de suite, car de courtes périodes de 10 minutes ou plus ont un effet bénéfique. En d’autres termes, trois séances de 10 minutes par jour conviendraient tout à fait. Il vaut mieux pratiquer une activité régulièrement (au moins trois jours par semaine), car cela conditionne le corps et apporte une stimulation régulière aux systèmes corporels, plutôt que d’être très actif par intermittence (par ex., une fois par semaine), ce qui risque d’entraîner un sentiment de fatigue et des blessures. 1,10,11 Les recommandations destinées aux personnes âgées comprennent aussi des activités supplémentaires pour soutenir la santé des os, des articulations et des muscles, et améliorer l’équilibre. Leur objectif est de réduire les limitations fonctionnelles, de prévenir les chutes et de promouvoir un mode de vie indépendant.25 

    Enfants : Chez les enfants d’âge scolaire et les jeunes, l’activité physique est particulièrement importante, car elle pose des bases solides qui leur permettront de mener une vie active et d’être en bonne santé à l’âge adulte. Les enfants actifs jouissent d’une bonne santé cardio-vasculaire, ainsi que d’os et de muscles solides. L’activité physique avec mise en charge est extrêmement importante pour les enfants et les jeunes adolescents parce qu’elle stimule la masse osseuse. Les plus grands gains de masse osseuse se produisent juste avant et pendant la puberté, le pic de masse osseuse étant atteint à la fin de la puberté. Cela contribue à la protection contre l’ostéoporose et la perte de densité osseuse au cours de la vieillesse. On observe la même relation dose-effet positive entre l’activité physique et la santé chez les enfants, mais le niveau d’activité recommandé (aussi bien en termes de durée que d’intensité) est plus élevé que pour les adultes.12 

    Tableau 1. Synthèse des recommandations de l’OMS sur le niveau minimum d’activité physique pour la santé.1

    Tranche d’âge

    5 - 17 ans 

    18 - 64 ans

    65 ans ou plus

    Recommandations

    60 minutes par jour.

    150 minutes d’activité physique d’intensité modérée ou 75 minutes d’activité d’intensité soutenue au cours de la semaine.

    Comme les adultes de 18 à 64 ans, ou être aussi actif physiquement que les capacités et l’état de santé le permettent.

    Pratiquer une forme d’activité physique d’intensité soutenue, y compris celles qui renforcent les muscles et les os, au moins trois fois par semaine.

    Par périodes de 10 minutes ou plus, inclure une activité de renforcement musculaire deux jours par semaine ou plus.

    Inclure également des activités qui améliorent l’équilibre et préviennent les chutes trois fois par semaine ou plus.

    2.3 Personnes sédentaires

    Il ne fait aucun doute que l’inactivité est mauvaise pour la santé. Les adultes n’atteignant pas le niveau recommandé d’activité physique, qui est de 150 minutes par semaine, devraient s’efforcer d’y parvenir progressivement. Heureusement, même de petites quantités d’activité physique ont un effet bénéfique profond sur la santé, en particulier pour les personnes qui, alors qu’elles avaient un mode de vie complètement sédentaire, commencent à pratiquer une activité 30 minutes par semaine.16  Afin de réduire le risque de blessures, il importe d’augmenter graduellement le niveau d’activité sur une période de plusieurs semaines, voire de plusieurs mois. Par exemple, on peut commencer par marcher lentement cinq minutes par jour, puis passer à 10 minutes, en augmentant peu à peu la vitesse de marche.11 

    2.4 Différences entre les pays

    La plupart des lignes directrices nationales recommandent les mêmes quantités et types d’activité. Cependant, il existe des différences dans le périmètre des recommandations. Ainsi, les lignes directrices du Royaume-Uni et de la Suisse conseillent de limiter le temps consacré à des activités sédentaires comme rester assis devant la télévision ou d’autres écrans.26,27 Les lignes directrices britanniques comportent aussi des conseils destinés aux enfants de moins de cinq ans, les encourageant à participer à des jeux dynamiques.26 Celles de la Suisse incitent les enfants et les adolescents à entretenir leur souplesse et à améliorer leur agilité ainsi que leur coordination.27 Aux États-Unis, les lignes directrices proposent des conseils pour les femmes enceintes (150 minutes d’exercice modéré par semaine, avec une activité d’intensité soutenue pour les personnes bien entraînées) et les adultes en situation de handicap (comme pour les adultes ou en fonction de leurs capacités).11

    3. Niveaux actuels d’activité physique

    Les nouvelles technologies ont permis à l’homme de réduire la quantité d’efforts physiques requis pour accomplir nombre de tâches quotidiennes au travail comme à la maison. Les voitures particulières réduisent la nécessité du transport actif (marche ou vélo), et avec la télévision, les ordinateurs et les appareils électroniques de divertissement, les loisirs sédentaires sont de plus en plus attirants, particulièrement pour les jeunes. Toutefois, l’ampleur de l’impact de ces changements sur notre niveau d’activité physique n’a été comprise que relativement récemment, en raison de l’introduction de méthodes standard de mesure de l’activité physique (à l’aide d’accéléromètres, par exemple) et de l’inclusion de tous les types d’activités dans l’évaluation du niveau d’activité réel des populations, en tenant compte de l’activité physique professionnelle ou domestique, des déplacements et des loisirs. Ce jeu de données plus complet a montré que les pays à revenu faible sont les plus actifs du fait du plus grand nombre d’activités liées au travail (emplois manuels) et aux déplacements (marche ou vélo) ; ils sont suivis par les pays à revenu intermédiaire, les populations des pays à revenu élevé étant les moins actives. Une hausse prometteuse de l’activité physique volontaire et récréative (par exemple, le sport et l’exercice) a été enregistrée dans les pays à revenu élevé, mais cela ne compense pas la baisse générale de l’activité fortuite dans les autres domaines de la vie quotidienne.2,3,28 Alors que les pays à revenu faible ou intermédiaire connaissent une transition technologique, ils devraient eux aussi, selon les prévisions, réduire leur niveau d’activité physique.28 

    On peut estimer le coût énergétique d’une activité à l’aide de données historiques sur le temps consacré au travail, aux tâches ménagères, aux déplacements et aux activités de loisirs, et les MET-heures (les MET multipliés par le nombre d’heures passées à pratiquer une activité donnée). Grâce à cette méthode, une étude récente a estimé qu’entre 1961 et 2005 (soit 44 ans), le niveau d’activité physique avait diminué d’environ 20 % au Royaume-Uni.28 Cette réduction concerne essentiellement les activités professionnelles ou domestiques et, bien que les activités récréatives ou de loisirs actifs aient légèrement augmenté, cela ne compense qu’une petite partie de la perte d’activité (voir figure 2). On remarque une évolution analogue aux États-Unis et des baisses plus rapides du niveau d’activité ont été enregistrées en Chine et au Brésil sur une période de temps plus courte, probablement en raison de l’urbanisation à grande échelle et des progrès technologiques.28 

    Figure 2. Temps consacré chaque semaine à l’activité physique et aux comportements sédentaires par les adultes au Royaume-Uni. Les MET (équivalents métaboliques) servent à évaluer le coût énergétique de l’activité.28

    Temps consacré chaque semaine à l’activité physique au Royaume Uni

    AP = Activité physique

    Les enquêtes Eurobaromètre suivent l’évolution des niveaux d’activité sportive et physique. Elles montrent qu’en Europe, l’activité physique baisse avec l’âge, que les hommes sont plus actifs que les femmes, et que les personnes à haut niveau d’instruction sont plus actives que celles qui ont un niveau d’instruction plus faible. La dernière étude montre que les habitants du nord de l’UE sont plus susceptibles de pratiquer un sport ou de faire de l’exercice que ceux des États du sud.29 En outre, il est plus probable que les habitants des Pays-Bas et des pays scandinaves pratiquent une activité physique comme le vélo, la danse ou le jardinage. En revanche, la marche est plus couramment pratiquée en Europe méridionale et de l’Est. En général, il semble y avoir une minorité d’Européens enthousiastes qui s’adonnent à des activités physiques formelles comme le sport et qui sont également plus susceptibles de faire d’autres activités, par exemple aller au travail à vélo. Dans le même temps, environ 1 Européen sur 10 a un mode de vie extrêmement inactif et ne réussit même pas à marcher 10 minutes par jour.29

    Il est difficile de comparer le niveau d’activité physique en Europe dans le temps en raison de différences dans les définitions et méthodes employées. Seules quelques rares études ont été réalisées sur l’ensemble de la région avec des données suffisamment cohérentes. Ainsi, les précédentes enquêtes Eurobaromètre30 posaient des questions différentes, générant des données qui ne sont pas comparables. Les versions les plus récentes sont axées à la fois sur le sport et sur le concept plus large d’activité physique.29 

    3.1. Nieaux d'activité physique en regard des recommandations

    Les estimations nationales montrent qu’en Europe, environ un tiers des adultes n’atteignent pas les recommandations actuelles de santé publique de l’OMS pour l’activité physique.2,4 L’enquête sur les comportements des enfants d’âge scolaire en matière de santé (Health Behaviour in School-aged Children, HBSC, 2009-2010), qui a évalué les déterminants sociaux de la santé et du bien-être chez les jeunes, a constaté que dans l’ensemble, dans l’Union européenne, les quatre cinquièmes des filles et les deux tiers des garçons environ n’atteignent pas les cibles actuelles, qui sont de 60 minutes d’activité d’intensité modérée à soutenue par jour.31 La situation varie d’un pays à l’autre (voir figure 3), mais les filles sont toujours moins actives que les garçons et les enfants de 11 ans sont toujours plus actifs que les adolescents de 15 ans. Toutefois, ces estimations reposent sur des questionnaires d’auto-évaluation plutôt que sur des mesures directes (par ex., avec des accéléromètres) et les données peuvent être sur- ou sous-estimées. Cette étude brosse malgré tout un tableau de la situation relative des différents pays. 

    Figure 3. Pourcentage d’enfants âgés de 11 ans qui déclarent faire au moins une heure d’activité physique d’intensité modérée à soutenue tous les jours (pays sélectionnés)

    Pourcentage d'enfants de 11 ans faisant au moins une heure d'activité modérée à vigoureuse par jour

    Source: Enquête HBSC de l’OMS 2009/1031

    4. Activité physique et santé

    Depuis qu’une étude de référence menée en 195332 a constaté que les chauffeurs d’autobus de la London Transport Authority (Autorité des transports londoniens) étaient plus susceptibles de développer une maladie cardiaque que leurs collègues receveurs plus actifs, le lien entre l’activité physique et la maladie a fait l’objet de nombreuses études. On dispose désormais d’un vaste ensemble de données probantes sur l’importance de l’activité physique dans la prévention des maladies.1,7,10,11,12,25 L’inactivité contribue au décès prématuré, au développement des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, à l’obésité, au diabète de type 2, au cancer du côlon, au cancer du sein, aux troubles squelettiques et à la dépression.1,10,11,12 Une vaste étude5, a estimé que, dans le monde entier, l’inactivité physique est responsable de 6 % de la charge de morbidité liée aux maladies cardiaques, de 7 % des diabètes de type 2 et de 10 % des cancers du sein et du côlon. Les calculs montrent que globalement, l’inactivité a provoqué 5,3 millions de décès prématurés dans le monde entier. Les auteurs ont affirmé que 121 000 décès causés par une maladie cardiaque, 14 000 décès du cancer du sein et 24 000 décès du cancer du côlon auraient pu être évités en Europe en 2008 si tous les Européens avaient pratiqué un niveau d’activité correspondant aux recommandations actuelles de l’OMS.5 Les effets de l’inactivité sur les différentes maladies ont été constatés indépendamment de son impact sur le statut pondéral et sont abordés séparément dans cette section. 

    4.1 Maladies coronariennes et accidents vasculaires cérébraux

    Les données actuelles indiquent que le plus grand bénéfice de l’activité physique concerne la santé cardiaque et la circulation sanguine.1,14,15,16 Ainsi, les hommes qui conservent un mode de vie actif divisent par deux leur risque de développer une grave maladie du cœur ou d’en mourir.33 Pour les femmes, la réduction du risque se situe entre 30 et 40 % 21. Il existe une relation dose-effet évidente, le passage de la sédentarité à un niveau d’activité modéré produisantles plus grands bienfaits pour la santé.16 Les effets positifs de l’activité et de la forme physiques s’appliquent également aux personnes qui souffrent d’une maladie cardiaque établie et les études montrent l’importance d’un exercice physique régulier pour atténuer ou inverser le processus pathologique.34 Les bénéfices directs d’une activité physique régulière sur le système cardio-vasculaire sont notamment : une amélioration de la capacité du muscle cardiaque à se contracter et se relâcher entièrement, ce qui rend le pompage du sang plus efficace ; une amélioration de la circulation sanguine ; une augmentation de la capacité pulmonaire et de ce fait, une capacité accrue à absorber et utiliser l’oxygène ; une amélioration de la capacité des vaisseaux sanguins (comme les artères et les veines) à se dilater en réponse à l’activité et une amélioration de l’état des parois vasculaires, y compris moins d’inflammation. Au nombre des adaptations métaboliques, on observe des modifications du profil lipidique sanguin, en particulier une augmentation du rapport entre les lipoprotéines de haute densité (HDL) et les lipoprotéines de basse densité (LDL), ainsi qu’une utilisation accrue des graisses comme carburant. De cette manière, l’activité physique réduit les facteurs de risque des maladies cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux, tels que l’hypertension35 et les profils lipidiques sanguins anormaux.36 

    4.2 Diabète de type 2

    Le diabète de type 2 (DT2), souvent appelé « diabète de l’adulte » parce qu’il touche généralement des adultes de plus de 40 ans, progresse maintenant chez les enfants et les jeunes, avec l’augmentation de l’incidence de l’obésité et de l’inactivité. Il est bien établi que l’activité physique améliore le contrôle de la glycémie et empêche, ou retarde, la survenue du DT2.37 Ainsi, une étude portant sur presque 6 000 hommes a montré que pour toute dépense énergétique hebdomadaire de 500 calories causée par une activité physique de loisirs, le risque de développer un DT2 baissait de 6 %.38 Dans une cohorte de plus de 34 000 femmes, les chercheurs ont constaté que tout niveau d’activité physique réduit le risque de survenue d’un DT2 par rapport à un mode de vie sédentaire.39 Les données générées par 20 études longitudinales ont prouvé que chez les personnes présentant un risque élevé de développer un DT2, les activités physiques d’intensité modérée étaient liées à une réduction du risque. Les sujets à haut risque sont notamment les personnes vivant avec l'obésité, celles qui ont des antécédents familiaux de diabète ou celles qui souffrent d’une diminution de la tolérance au glucose. Cependant, c’est l’exercice physique d’intensité soutenue qui apporte les plus grands bénéfices, car il peut réduire d’un tiers le risque de survenue d’un DT2 dans les groupes à risque.40 

    La plupart des effets bénéfiques de l’activité physique pour la réduction du DT2 se produisent par des améliorations de l’action de l’insuline à court et à long termes, ce qui entraîne un meilleur contrôle de la glycémie.37 En effet, l’activité physique améliore la capacité du foie, des muscles squelettiques et des cellules adipeuses à répondre à l’insuline, ce que l’on appelle la sensibilité à l’insuline. Ainsi, après avoir suivi un entraînement sportif de 16 semaines, des hommes âgés ont enregistré une importante amélioration de leur sensibilité à l’insuline et de leur glycémie à jeun.41 

    4.3 Cancer 

    Le cancer est la deuxième cause de décès en Europe, après les maladies cardiaques. Une activité physique régulière, qu’elle soit pratiquée dans le cadre du travail ou des loisirs, est associée à une diminution de l’incidence du risque général de cancer.42 Cependant, c’est pour les cancers du côlon et du sein que les preuves de cet effet préventif sont les plus solides. Pour les hommes et les femmes physiquement actifs, le risque relatif de développer un cancer du côlon diminue de 30 à 40 %, tandis que les femmes physiquement actives enregistrent une réduction de 20 à 30 % du risque relatif de cancer du sein par rapport aux femmes inactives.42 

    L’activité physique peut diminuer le risque de cancer par le biais de plusieurs mécanismes, notamment : une réduction des inflammations (par exemple, réduction de l’inflammation à long terme de l’intestin, ce qui peut contribuer à réduire le risque de cancer du côlon) ; une amélioration du fonctionnement du système immunitaire, ce qui permet au sujet de lutter contre le cancer ; une amélioration de l’équilibre hormonal, qui réduit le risque de survenue des cancers qui, comme le cancer du sein, utilisent les hormones pour se développer et se propager.15

    4.4 Surpoids et obésité 

    Une étude publiée en 2011 estime que la prévalence de l’obésité dans le monde a presque doublé entre 1980 et 2008.43 Selon les estimations nationales relatives à l’Union européenne, plus de la moitié de la population adulte était en surpoids, tandis que 23 % des femmes et 20 % des hommes souffraient d'obésité en 2008. En Europe, l’obésité infantile a aussi progressé régulièrement sur la même période.4 Chez les enfants fréquentant l’école primaire, la prévalence combinée du surpoids et de l’obésité se situe entre 20 et 40 %, et les taux de prévalence sont plus élevés dans le sud de l’Europe que dans le Nord.44 Toutefois, de récentes études sur les enfants suédois ne montrent pas de nouvelle augmentation, ce qui laisse penser que l’IMC des enfants d’âge scolaire pourrait être en train de se stabiliser.45 

    La baisse du niveau d’activité physique dans la vie quotidienne est un facteur important de l’augmentation spectaculaire de la prévalence du surpoids et de l’obésité en Europe. Les données montrent que ceux qui gardent un mode de vie actif prennent moins de poids avec l’âge que leurs pairs inactifs.14 On observe une relation dose-effet inverse, c’est-à-dire que plus une personne est physiquement active, moins elle risque de grossir en vieillissant, et vice versa. Il a été suggéré qu’il faudrait atteindre des niveaux d’activité physique plus élevés que ceux qui sont actuellement recommandés pour prévenir la prise de poids au cours de la vie.11,46 

    L’activité physique ne suffit pas nécessairement à provoquer une perte de poids ; cependant, lorsqu’elle est associée à un régime pauvre en calories, elle accroît la perte de poids et améliore la composition corporelle en maintenant des muscles métaboliquement actifs tout en augmentant la perte de masse grasse.1 Des données probantes solides montrent que ceux qui pratiquent une activité physique régulière sont plus susceptibles de maintenir leur perte de poids que ceux qui se contentent de faire un régime.1,11 

    Il importe de noter qu’à part la perte de poids ou son maintien, l’avantage de l’activité physique pour les personnes atteintes d'obésité est son effet sur leur profil de risque pour différentes maladies. En effet, l’activité physique réduit leur risque de maladies cardiaques et de diabète, ainsi que les prédicteurs métaboliques de ces maladies, comme des taux anormaux de glucose et de lipides dans le sang. Cela souligne l’importance de l’activité physique indépendamment de son impact sur la maîtrise du poids et l’obésité.1,11,15 

    4.5 Santé musculo-squelettique

    L’activité physique renforce les muscles, les tendons et les ligaments, favorise la bonne santé des articulations et accroît la densité osseuse. Ce dernier aspect est particulièrement important pendant l’enfance et l’adolescence, car au cours de la croissance, la densité minérale osseuse augmente fortement, ce qui réduit le risque d’ostéoporose et de fracture de la hanche plus tard dans la vie12. La pratique régulière d’une activité physique tout au long de la vie permet le bon développement des muscles et des os durant l’enfance et l’adolescence, ainsi que le maintien de la santé musculo-squelettique à l’âge adulte et pendant la vieillesse. Pour les seniors, un mode de vie actif réduit le risque de fracture de la hanche et de chute, et contribue au maintien des capacités fonctionnelles (par ex., soulever ou porter une charge, monter les escaliers) qui sont nécessaires à l’autonomie.15,25

    4.6 Santé psychologique

    Des données probantes indiquent que l’activité physique peut réduire les symptômes de la dépression en stimulant la bonne humeur et le sentiment de bien-être1,11 Même de petites quantités d’activité physique peuvent avoir un effet positif sur la réactivité au stress et la qualité du sommeil.

    La pratique régulière d’une activité physique peut aussi améliorer l’acuité mentale. Des études ont montré qu’elle améliore les résultats scolaires des jeunes12 et qu’elle contribue au maintien des capacités de réflexion, d’apprentissage et de jugement chez les adultes. Chez les personnes âgées, un mode de vie actif peut améliorer le fonctionnement du cerveau dans des domaines comme la planification, la mémoire immédiate et la prise de décisions, et retarder la survenue de la démence.27

    Chez certains sujets, l’activité physique peut devenir une obsession liée à un problème excessif de maîtrise du poids, la pratique sportive étant considérée comme une alternative acceptable à un trouble du comportement alimentaire.47 Les stratégies permettant de faire face à ce comportement sont analogues à celles utilisées pour les troubles de l’alimentation. 

    4.7 Bienfaits généraux de l’activité physique

    L’activité physique apporte d’autres bénéfices, qui sont peut-être sous-estimés.13,48,49 Elle a notamment un effet positif sur le développement du cerveau, la performance et la productivité au travail, ainsi que des bénéfices sociaux et émotionnels. Bailey et coll. ont expliqué comment tous les bienfaits d’un mode de vie actif sont liés entre eux, se soutenant et se renforçant mutuellement si bien qu’ils sont plus puissants ensemble que la somme de leurs parties. Par exemple, l’activité physique peut améliorer les compétences nécessaires à la vie quotidienne comme la résolution, l’autodiscipline, la gestion du temps, l’établissement d’objectifs, le contrôle des émotions et la prise de décisions, ce qui peut ensuite avoir un effet important sur la réussite tout au long de la vie, et influencer les revenus potentiels, l’inclusion sociale et la confiance en soi.49 

    4.8 Risques potentiels de l’activité physique 

    Les risques associés à la pratique d’une activité physique sont généralement musculo-squelettiques, par exemple un claquage musculaire ou une entorse. Il est plus probable que ces problèmes se produiront si l’activité physique est excessive ou si l’on tente de pratiquer une activité à laquelle le corps n’est pas encore préparé, sans s’échauffer ni s’entraîner correctement au préalable. Les crises cardiaques sont des incidents plus graves ; elles sont plus susceptibles de toucher les personnes qui se mettent soudain à pratiquer une activité physique intense alors qu’elles sont atteintes d’une maladie de cœur. Toutefois, même ceux qui ne souffrent pas d’une maladie de cœur peuvent avoir une crise cardiaque après un effort intense soudain.1,10,6

    On peut réduire les risques liés à la pratique d’une activité physique en s’échauffant correctement avant de commencer un exercice intense et en ajustant les activités en fonction de sa capacité du moment. Il importe d’accroître progressivement l’intensité et la durée de l’activité pour que le corps puisse répondre à l’augmentation des demandes faites aux os, aux muscles, au cœur et aux poumons. Il en est de même pour les activités de renforcement musculaire. Au départ, il faut pratiquer ce type d’activité un jour par semaine seulement, en commençant par un niveau d’effort faible ou modéré. Avec le temps, on peut légèrement augmenter le nombre de jours par semaine et le niveau d’effort (intensité), jusqu’à un niveau modéré à élevé.10 Globalement, pour toutes les tranches d’âge, les lignes directrices expliquent clairement que les bienfaits de l’activité physique l’emportent sur les risques potentiels.1,10,6 

    5. Stratégies de promotion de la santé

    De nombreux travaux de promotion de l’activité physique sont déjà en cours. Ainsi, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe a fondé le réseau HEPA Europe, qui est dédié à la promotion de l’activité physique bénéfique pour la santé (European Network for the Promotion of Health-Enhancing Physical Activity, HEPA) au sein de l’Union européenne. HEPA Europe encouragera en particulier l’inclusion de la promotion de l’activité physique dans les politiques locales en matière de santé et dans les politiques de transport, en soulignant que l’activité physique est un moyen sain de parvenir à des transports durables.8

    Dans les pays à revenu élevé, la démarche est généralement axée sur le changement des comportements individuels (par exemple, en suivant les progrès individuels). En revanche, dans les pays à revenu faible ou modéré comme ceux d’Amérique latine, l’accent est mis sur les initiatives communautaires, qui encouragent des communautés entières à faire de l’exercice ensemble, par exemple en proposant des cours gratuits.50 Il est clair qu’il faudra mener des approches à l’échelle de la population pour avoir un véritable impact sur le niveau général d’activité physique. Un bon exemple de ce type d’approche est la promotion du transport actif aux Pays-Bas. Elle a impliqué la planification urbaine pour rendre la mobilité active facile et sûre, et changé le regard du public sur ces modes de transport.51 Comme les téléphones mobiles sont fort répandus dans tous les groupes sociaux, il a aussi été suggéré que l’utilisation des technologies mobiles dans les campagnes de promotion de la santé pourrait être un moyen utile de réduire les inégalités en matière de santé.52 

    6. Résumé

    L’inactivité physique fait peser un fardeau considérable et croissant sur la santé, le bien-être mental et l’économie, si bien que l’augmentation du niveau d’activité physique est devenue un enjeu de santé publique à l’échelle planétaire. On observe une relation dose-effet entre le niveau d’activité physique et la réduction du risque de développer les principales maladies non transmissibles — plus le niveau d’activité physique est élevé, plus les bienfaits pour la santé sont importants. Les recommandations actuelles ont été établies en fonction de la quantité minimale d’activité physique requise pour prévenir les principales maladies non transmissibles, un niveau peu susceptible d’avoir des effets négatifs sur la santé musculo-squelettique. Au-delà de ces exigences minimales, on peut escompter des bénéfices supplémentaires pour la santé. Même s’il est probable que la majorité de la population considère ces recommandations comme réalisables, la plupart des gens n’atteignent pas les niveaux recommandés, à l’exception d’une minorité d’Européens. Il est clair que des changements s’imposent, au moyen d’une sensibilisation accrue, de l’éducation, du soutien politique, de la mise en place d’un environnement social et urbain favorable, et d’interventions multipartites pour modifier durablement les comportements liés à l’activité physique.

    L’Association internationale pour le sport et la culture (International Sport and Culture Association, ISCA) nous a fait part de ses commentaires sur cette étude.

    Annexe 1 – Définition des termes liés à l’activité physique

    Tableau 2. Définitions de l’activité physique utilisées par l’OMS1 États-Unis11

    Activité aérobie        

    Également appelée « activité avec mise en charge » ou « à impact », ce type d’activité exerce une contrainte sur les os, ce qui favorise la croissance et la solidité osseuses. Par exemple, la course à pied, le saut, le saut à la corde, la marche à vive allure (qui sont aussi des activités aérobies), la levée de poids ou les pompes (qui renforcent également les muscles

    Activité d’amélioration de l’état osseux

    Également appelée « activité avec mise en charge » ou « à impact », ce type d’activité exerce une contrainte sur les os, ce qui favorise la croissance et la solidité osseuses. Par exemple, la course à pied, le saut, le saut à la corde, la marche à vive allure (qui sont aussi des activités aérobies), la levée de poids ou les pompes (qui renforcent également les muscles).

    Activité de renforcement musculaire

    Toute activité qui demande aux muscles du corps de travailler ou de résister contre l’application d’une force. Ce type d’activité peut être pratiqué avec des poids, des bandes élastiques ou le poids du corps comme résistance, par exemple faire des pompes ou grimper aux arbres.

    Activité physique

    Tout mouvement corporel produit par les muscles squelettiques qui demande une dépense d’énergie. Cette définition inclut les activités effectuées dans le cadre du travail, du jeu, des tâches ménagères, des déplacements et des loisirs. Par exemple, soulever et porter une charge, marcher, faire du vélo, monter les escaliers, faire le ménage, faire les courses, danser et jardiner.

    Activité physique d’intensité modérée

    Sur une échelle absolue, il s’agit d’une activité physique dont l’intensité est 3 à 5,9 fois supérieure à l’intensité du repos. Si l’on considère la capacité personnelle d’un individu, sur une échelle de 0 à 10, elle est généralement de 5 ou de 6. La personne concernée ressent une sensation de chaleur et est légèrement essoufflée.

    Activité physique d’intensité soutenue

    Sur une échelle absolue, il s’agit d’une activité physique dont l’intensité est au moins 6 fois supérieure à l’intensité du repos chez les adultes et, en règle générale, au moins 7 fois supérieure à l’intensité du repos chez les enfants ou les jeunes gens. Si l’on considère la capacité personnelle d’un individu, sur une échelle de 0 à 10, elle est généralement de 7 ou de 8. La personne concernée est en sueur et essoufflée.

    Exercice 

    L’exercice est une sous-catégorie de l’activité physique qui est planifiée, structurée et répétitive et qui vise à améliorer ou entretenir l’une ou plusieurs des composantes de la forme physique telles que la force, la souplesse ou l’endurance. Il s’agit par exemple de l’entraînement avec des poids, du yoga ou de la course à pied. Le terme « exercice » est aussi fréquemment employé pour désigner de manière plus générale une activité physique pratiquée pendant les loisirs dans le but premier de maintenir la forme physique, la performance ou la santé.

    Exercice d’amélioration de l’équilibre

    Exercice statique et dynamique destiné à améliorer la capacité d’une personne à répondre aux déstabilisations causées par l’environnement.

    Exercice d’assouplissement

    Exercice qui renforce la capacité de l’articulation à avoir sa pleine amplitude de mouvement.

    Sport

    Le sport est une autre sous-catégorie de l’activité physique qui implique des situations compétitives structurées, régies par des règles. Il s’agit par exemple de l’athlétisme, des sports de terrain comme le football et des sports de raquette comme le tennis.. 

    Annexe 2 – Classification des niveaux d’activité physique

     Tableau 3. Classification des niveaux d’activité physique8

    Classification

    METs*

    Exemples

    Comportement sédentaire

    1,0 - 1,5

    Travailler au bureau/à l’ordinateur, regarder la télévision, écouter de la musique, méditer

    Activité d’intensité légère

    1,5 - 2,9

    Faire des tâches ménagères ou des travaux de jardinage demandant peu d’efforts, faire la cuisine, se laver et s’habiller, jouer d’un instrument de musique, faire des activités artistiques et d’artisanat, marcher lentement, pêcher, faire du yoga doux

    Activité physique d’intensité modérée

    3,0 - 5,9

    Laver le sol, tondre la pelouse, faire du bricolage (par ex., peinture), faire du vélo lentement (< 15 km/h), pratiquer des danses de salon lentes, participer à un cours de gym

    Activité physique d’intensité soutenue

    >6

    Soulever et porter des charges lourdes (par ex. maçonnerie), poser une toiture, faire des activités agricoles, danser à un rythme soutenu, courir à plus de 6 km/h, faire de l’entraînement en circuit (circuit training), faire du vélo à vive allure (> 15 km/h).

    *METs = équivalents métaboliques, c’est-à-dire l’intensité métabolique de la réalisation de l’activité par rapport à l’état de repos. NB : ce système est utilisé à des fins de classification seulement et n’estime pas le coût énergétique de l’activité physique chez les individus, car il peut y avoir de grandes différences en fonction de l’indice de masse corporelle, de l’âge, du sexe, de l’efficacité des mouvements et des conditions environnementales. La version complète du Compendium des activités physiques est disponible ici. 

    Annexe 3 – Recommandations actuelles de l’OMS sur l’activité physique et la santé

    5 à 17 ans : Pour les enfants et jeunes gens de cette classe d’âge, l’activité physique englobe notamment le jeu, les sports, les déplacements, les activités récréatives, l’éducation physique ou l’exercice planifié, dans le contexte familial, scolaire ou communautaire.
    Afin d’améliorer la santé cardio-respiratoire et musculaire, l’état des os, ainsi que les biomarqueurs de santé cardio-vasculaire et métabolique, et d’atténuer les symptômes de l’anxiété et de la dépression, il est recommandé ce qui suit : 

    1. Les enfants et jeunes gens de 5 à 17 ans devraient accumuler au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à soutenue.
    2. La pratique d’une activité physique pendant plus de 60 minutes par jour apportera un bénéfice supplémentaire pour la santé.
    3. L’activité physique quotidienne devrait être essentiellement une activité d’endurance. Des activités d’intensité soutenue, notamment celles qui renforcent le système musculaire et l’état osseux, devraient être incorporées au moins trois fois par semaine. 

    18–64 ans : Pour les adultes de cette classe d’âge, l’activité physique englobe notamment les activités récréatives ou les loisirs, les déplacements (par exemple, la marche ou le vélo), les activités professionnelles (par exemple le travail), les tâches ménagères, le jeu, les sports ou l’exercice planifié, dans le contexte quotidien, familial ou communautaire.
    Pour améliorer la santé cardio-respiratoire et musculaire, ainsi que l’état des os et réduire le risque de maladies non transmissibles et de dépression, il est recommandé ce qui suit :

    1. Les adultes âgés de 18 à 64 ans devraient pratiquer au moins 150 minutes d’activité d’endurance d’intensité modérée au cours de la semaine, ou au moins 75 minutes d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue.
    2. L’activité d’endurance devrait être pratiquée par périodes d’au moins 10 minutes.
    3. Pour pouvoir en retirer des bénéfices supplémentaires sur le plan de la santé, les adultes de cette classe d’âge devraient augmenter la durée de leur activité d’endurance d’intensité modérée de façon à atteindre 300 minutes par semaine, ou pratiquer 150 minutes par semaine d’activité d’endurance d’intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d’activité d’intensité modérée et soutenue.
    4. Les adultes de cette classe d’âge dont la mobilité est réduite devraient pratiquer une activité physique visant à améliorer l’équilibre et à prévenir les chutes au moins trois jours par semaine.
    5. Des activités de renforcement musculaire faisant intervenir les principaux groupes musculaires devraient être pratiquées au moins deux jours par semaine.
    6. Lorsque des adultes de cette classe d’âge ne peuvent pas pratiquer la quantité recommandée d’activité physique en raison de leur état de santé, ils devraient être aussi actifs physiquement que leurs capacités et leur état de santé le leur permettent.

    Au niveau recommandé de 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine, les traumatismes musculo-squelettiques semblent rares. Dans le cadre d’une approche fondée sur la population, pour réduire le risque de traumatismes musculo-squelettiques, il conviendrait d’encourager les

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